Cher monsieur ! En rentrant de Belgique, où je viens de passer quelques jours, je trouve votre lettre du 10 août, et je prends bonne note de son contenu que je vais examiner en détail et au sujet duquel je vous répondrai point par point.
D’accord sur le principe, je suis certain que nous arriverons à nous entendre sur tous les artistes séparément.
Une question toutefois me parait nécessiter une solution immédiate : c’est celle de l’opportunité de donner la première représentation de Salomé, soit à Paris, soit à Monte-Carlo, soit à Bruxelles.
Confidentiellement, il se trouve que dans la huitaine qui vient de s’éxouler, j’ai eu à ce sujet des conversations avec les trois directeurs intéressés, Mess. Gailhard, Kufferath et Gunsbourg. Je connais donc parfaitement la situation respective des trois théâtres et le programme des pièces reçues.
Or, je puis vous garantir, de la maniere [sic] la plus absolue, que si vous donnez la primeur de Salomé à Monte-Carlo, Mr. Gunsbourg qui a arrêté toute sa saison avec des premières représentations de la plus grande importance, n’hesitera pas à tout changer pour faire une place d’honneur à Salomé.
Je n’ai pas besoin de vous dire qu’au point de vue de l’éclat et du retentissement dans le monde entier, une première representation à Monte-Carlo doit faire un effet foudroyant et que vous pourrez obtenir pour la pièce de Richard Strauss une réclame incomparable. Je vous demande de tenir ce renseignement strictement confidentiel, car étant [1v] donné mes rapports d’affaires importants avec les directeurs de l’Opéra et de la Monnaie, je ne voudrais pas qu’ils connaissent que je fais peser la balance en faveur de Monte-Carlo.
Mais, j’agis dès à présent comme si j’étais votre associé dans cette affaire et je vous dis ce que je crois être votre intérêt, c’est-à-dire notre intérêt commun.
gez. Astruc
[unbekannte Hand:]
Sehr geehrter Herr!
Wie ich bereits an Dr R. Strauss persönlich mitgeteilt, zahlen wir laut Vertrag mit der französischen Autorengenossenschaft eine Aufführungstantième von 5 % der Brutto-Einnahme jeder Vorstellung.
Außerdem zahlen wir dem Verleger je nach Wichtigkeit der betreffenden Werke eine Leihgebühr für das Material (location du matérial [sic]) die zwischen 500 & 1000 Frcs schwankt.
Was den Lieferungstermin für die Orchesterpartitur anbelangt, können wir nichts bestimmen, je früher desto besser. Sobald wir im Besitze des Materials sein werden, fangen wir die Studien an. Wir müßten also um etwa im Januar oder Februar das Werk zu bringen, Mitte Oktober das Material bekommen. Für die Studien genügen übrigens die Klavierauszüge.
Mit vorzüglichster Hochachtung
gez. Kufferath.