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[unbekannt]
»La première audition de Salomé à Paris«
in: Comœdia, Jg. 4, Heft 951, Sonntag, 8. Mai 1910, S. 3

relevant für die veröffentlichten Bände: I/3b Salome (Weitere Fassungen)
La première audition de Salomé à Paris

Notre collaborateur Gauthier-Villars a rappelé, hier, que la première audition de Salomé, à Paris avait été donnée sur le petit théâtre et par les soins de M. Jacques Isnardon, et que Mme Isnardon, elle-même, y interprétait le personnage si divers de Salomé.

Ces représentations avaient attiré tout Paris et furent suivies d’une audition au Figaro où M. Isnardon avait transporté sa troupe, son décor, ses accessoires et sa rampe éléctrique.

Pour compléter notre information, nous nous sommes rendus au boulevard Malesherbes. Le hall artistique est silencieux. M. Isnardon fait sa classe au Conservatoire. Mme Isnardon est partie, comme chaque semaine, pour la campagne …

Mais notre confrère J.-L. Croze, la providence des chercheurs, l’homme le plus documenté de Paris sur le théâtre, a conservé un programme et des photographies.

Il nous confirme que Mme Isnardon fut réellement remarquable comme chanteuse et comme tragédienne et s’éleva au rang des plus grandes cantatrices, et nous rapelle que Herodias [sic] était tenu par Mme Gerville-Réache, dans un emploi au dessous de son talent, celui d’Hérode par M. Sizes qui l’interprétait tout à fait à la façon de l’excellent Muratore. Iokanaan et Nar[r]aboth étaient tenus par MM. Vigneau et Paulet, deux élèves du maître, qui, après leur premier prix au Conservatoire, se sont fait connaître du grand public. La danse était réglée par Mlles [sic] Chasles ; les études musicales dirigées par M. Walther-Staraig [sic]1 ; le décor brossé par le regretté Jambon, et les costumes sortaient de la maison Landolff.

Et J.-L. Croze met sous mes yeux les découpures de journaux dont nous extrayons l’entrefilet suivant du Figaro du 30 avril 1907 :2

« Mme Jacques Isnardon jouait le rôle si complexe, si difficile de Salomé … On ne l’avait guère entendue à Paris jusqu’ici, on se souvenait simplement de l’impression profonde que produisit sa belle voix dans la salle du Conservatoire, lorsqu’étant encore Mlle Lucy Foreau, elle remporta d’emblée son premier prix. Engagée aussitôt à la Monnaie de Bruxelles, elle ne devait pas s’y attarder malgré une série de triomphes ; elle préféra, en effet, aux succès du théâtre, les joies du foyer : elle quitta la Monnaie pour épouser son professeur, M. Jacques Isnardon.
Et pourtant, lui est-il permis de renoncer à la carrière théâtrale? Nul ne l’admettra après l’audition d’hier soir. Elle nous a donné dans ce rôle écrasant des joies artistiques dont on gardera le souvenir ; elle s’est révélée à la fois cantatrice à la voix souple, solide et ailée, musicienne éprouvée réalisant sans une défaillance cette musique scabreuse entre toutes, tragédienne enfin par la façon si artistique, si personnelle dont elle a composé cette figure de Salomé perverse et ingénue, poétique et féroce. Enfin, elle a exécuté elle[‑]même la danse des sept voiles à laquelle elle prête la grâce de sa ligne. »
1recte: Walther Straram.
2Für die vollständige Edition des hier in Auszügen zitierten Artikels des Figaro vom 30.04.1907 siehe: richard-strauss-edition.de/b44252.

Bemerkung

Der Artikel beinhaltet im Original eine Fotografie, die gemäß der Bildunterschrift Mme Isnardon in der Rolle der Salomé zeigt.

verantwortlich für die Edition dieses Dokuments: Claudia Heine

Zitierempfehlung

Richard Strauss Werke. Kritische Ausgabe – Online-Plattform, richard‑strauss‑ausgabe.de/b45317 (Version 2021‑09‑29).

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