– Nous avons demandé à l’éditeur Gabriel Astruc, qui représente à Paris les intérêts de M. Richard Strauss et de son éditeur, ce qu’il y avait d’exact dans la collaboration du maître Camille Saint-Saëns à la traduction de la Salomé de Richard Strauss.
« J’ai lu en effet cette information qui doit provenir d’un malentendu, nous a répondu M. Astruc. Voici à quoi se résume la question. Richard Strauss a fait, du livret d’Oscar Wilde, une traduction allemande qu’il a mise en musique. Quand il a transcrit son œuvre en français, il a voulu replacer le texte français de Wilde au-dessous de sa musique. Ce travail l’a obligé par moments à changer certaines notes et même des groupes de notes.
« Quand il a été question de monter Salomé à l’Opéra, M. Gailhard, en collaboration avec un librettiste de ses amis, s’est astreint à recommencer ce travail, en serrant de près le texte de Wilde, mais en respectant et en rétablissant l’intégralité de la musique de Richard Strauss.
« En aucun cas et à aucun moment, M. Camille Saint-Saëns, d’ailleurs absent de Paris depuis des mois, n’a pu se livrer à un travail ni à une collaboration quelconques.
« Quant à l’interprétation, rien n’est encore officiel, sauf toutefois l’attribution du rôle de Salomé à Mlle Lucienne Bréval. M. Gailhard a demandé à M. Strauss de choisir lui-même ses interprètes. M. Strauss a écrit à M. Gailhard qu’il désirait Mlle Bréval. Et tout naturellement M. Gailhard a accepté. Un point, c’est tout. »